Présentation des œuvres

Cantate Et la vie l'emporta

C’est en 1973 que la firme pharmaceutique suisse Zyma commande cette cantate à Martin et demande à Michel Corboz d’en réaliser la création. Atteint dans sa santé, le compositeur de 83 ans travailla intensément à la réalisation de cette cantate. Malheureusement, il ne put terminer totalement l’orchestration et c’est son disciple et ami Bernard Reichel qui complétera le travail.

L’orchestration est très originale, comme souvent chez Martin : deux flûtes, un hautbois, un hautbois d’amour, des cordes, une harpe, un clavecin et un orgue. Deux solistes : une contralto,  un baryton et un chœur.

La première partie, Imploration, est composée à partir d’un poème de Maurice Zundel, le thème est la souffrance causée par la maladie. La deuxième partie, Combat, contraste de manière vive et violente avec la première,  lente et méditative. Frank Martin a utilisé le texte du choral de Luther sur le combat de la vie et de la mort. Il a  choisi également  une mélodie de choral de Luther comme fil conducteur. Le tout est traité dans une sorte de scherzo presque diabolique à 10/8 qui dresse les forces de la vie : flûtes, violons, orgue et harpe  contre les forces de la mort : hautbois, cordes graves et clavecin. Enfin la troisième partie, Offrande, est bâtie sur un poème mystique d’un auteur inconnu. La musique proclame dans une grande sérénité la victoire de l’Esprit sur les forces de la mort.

L’oeuvre se termine sur le texte lumineux : « Que pour vous, aujourd’hui, demain et à jamais, le jour se lève et les ombres s’effacent… »

Messe Saint Nicolas de Flüe

Pour quatre solistes, chœur mixte et chœur de garçons en écho, une trompette, cordes et deux orgues

Carl Rütti évoque la composition de son œuvre en ces termes :

Écrire de la musique sacrée a toujours été pour moi un profond épanouissement, mais aussi un énorme défi. Je ressens toujours une grande responsabilité lorsque je mets en musique un contenu spirituel. C'était surtout le cas lors de la composition de la Messe Saint Nicolas de Flüe. Pour la sixième fois en 40 ans, j'ai essayé de retracer cette vie inimaginable, cette mystique abyssale et cette vénération intime de l'Eucharistie! Les visions de frère Nicolas sont si incroyablement riches en images musicales et en mystère qu’il vaut la peine de continuer à s’en inspirer.

Les représentations des visions de Saint Nicolas de Flüe sont ici essentiellement mises en musique à partir des textes de l’Ordinaire latin (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus-Benedictus, Agnus Dei) et d'autres parties de la messe. "Mon Seigneur et mon Dieu", prière bien connue est évidemment présente et on peut l’entendre à quatre reprises au cours de l’œuvre :

  1. Pour l’Offertoire, j’ai écrit une nouvelle harmonisation pour chœur a capella.
  2. Pendant la Communion, je reprends la même composition mais dans un dialogue entre le chœur et l’orchestre.
  3. Lors du chant final, le public peut se joindre aux choristes pour chanter le choral bien connu de J. G. Scheel.
  4. Enfin, dans l’appel à la prière d’Obwald, le chœur chante dans sa version originale le "O myn Got".

En outre, le chœur d’enfants chante au lointain les invocations du "Notre Père" pendant toute la durée de l’œuvre, rappelant le pèlerinage annuel que Saint Nicolas effectuait jusqu’à Einsiedeln et tout au long duquel il récitait le "Notre Père".

23.10.2022 17:00

Cathédrale Saint-Urs, Soleure